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Critical Hit

La critique pure de jeux vidéo

Marvel's Spider-Man 2

De la liberté à l’ennui

Dans la droite ligne de ses prédécesseurs, Marvel’s Spider-Man 2 dégage une véritable liberté de mouvement rarement vue dans un open world. Poussant le concept des déplacements encore plus loin en offrant des possibilités décuplées, Insomniac a montré que même dans un jeu de ce type, les mécaniques doivent primer. Or, et très étonnamment, Marvel’s Spider-Man 2 se termine à l’exact opposé d’où il a commencé : enfermé dans son propre passé. 

Vitesse, voilà peut-être le mot-clé de ce nouveau Spider-Man. Grâce à des déplacements fluides, la capacité de quasiment voler, du moins de planer durant de longues phases, de constamment s’accrocher partout, de sauter après une poussée verticale ou tout simplement de courir, les sensations prennent une dimension assez exceptionnelle. Même l’eau n’est plus un obstacle puisqu’il est possible de glisser dessus et de s’envoler directement depuis. Quel plaisir de traverser New York d’un objectif à l’autre, de se propulser de plusieurs façons différentes, de naviguer entre bâtiments dans des rues bondées, d’apercevoir ces colonnes de voitures embourbées dans le trafic et de simplement se laisser porter par des courants d’air pour réaliser un vol de plusieurs kilomètres. Rien que cette mécanique vaut le détour d’y jouer.

Ceci dit, sans qu’on se l’explique, elle se voit brimée par les développeurs eux-mêmes sur le dernier quart du jeu. Entre un enchaînement interminable de boss dans des arènes fermées, de combats sans trop de saveur qui n’exploitent jamais un quelconque déplacement ou encore une phase assez longue d’un personnage joué qui ne peut se déplacer qu’avec des sauts, toute la fin de Spider-Man 2 s’écroule gentiment en voulant faire primer l’action (finalement peu engageante) sur la mécanique la plus cool du jeu. Je m’étonne encore de n’avoir eu qu’une seule phase d’un boss où il faut traverser la ville et le suivre dans ses mouvements. Un moment qui arrive justement à mêler navigation et action dans une séquence haletante qui avait, par ailleurs, été montrée en exemple de gameplay. Ce choix de brimer volontairement les déplacements marque un tournant dans l’affection que je porte à ce titre. Globalement bon, je ne vais pas dire que je n’ai pas aimé mais j’ai eu une sensation d’ennui profond sur la fin. Ce d’autant qu’après un twist, différents obstacles géants prennent place en ville et sur les parois des bâtiments, limitant ainsi la fluidité des déplacements. On se fait trop souvent arrêté dans son élan, ralentissant fortement l’action et rendant ainsi ces séquences plus rébarbatives que cool à jouer. Insomniac a fait le pari de l’action au détriment de la mécanique alors même que sans elle, Spider-Man 2 serait simplement une suite sans trop de saveur. Bonne mais qu’on aurait oublié au plus vite.

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